Mette Ivers
Doux enfants de la nuit qui venez à nos fêtes
épiant dans nos yeux le soleil oublié
beaux enfants de la nuit qui portez dans vos têtes
l'effroi d'un monde mort à nos rêves liés
Mains enfantines mains faites pour des conquêtes
plus vastes que la mer clairs doigts ensommeillés
mains enfantines mains fraîches mains qui s'apprêtent
à livrer à la nuit leurs bouquets effeuillés
Enfants calmes enfants aux yeux de tendre bête
brûlant d'une immobile et douloureuse quête
la ténèbre glacée où vous êtes vivants
Comment vous appeler comment sourire enfants
quand vous tournez vers nous les blessures secrètes
des yeux dans l'ombre ouverts aux ferveurs inquiètes
Jean Laroche